Technique d'éclairage professionnel et gestion de la lumière

Technique d'éclairage professionnel et direction de la lumière : Partie 1 - Qu'est-ce que l'exposition correcte ?

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Préface "Technique d'éclairage professionnel et direction de la lumière"

Avec un équipement d'éclairage professionnel, les photos ne deviennent pas nécessairement meilleures. Cependant, dans le quotidien bien rempli d'un photographe professionnel, l'efficacité est particulièrement importante. Malheureusement, lors des missions photo, on n'a pas toujours le temps d'expérimenter longuement. Le rapport qualité-prix est généralement déterminant dans un laps de temps prédéfini (trop court). La plupart des photographes facturent leur travail en fonction du temps ("journées de travail"). Les clients attendent bien sûr un processus de production rapide et sans accroc. (Le fait que cela puisse nuire à la créativité est mentionné ici en passant) ...

Un équipement d'éclairage fiable et facile à utiliser est certainement utile pour accomplir les missions photo!

• Qu'est-ce que la bonne exposition?

• Pourquoi un photographe a-t-il besoin d'équipement d'éclairage?

• Quelles sources lumineuses sont adaptées à la photographie professionnelle et comment les utiliser au mieux?

• Quels réglages de caméra sont nécessaires?

• Y a-t-il des systèmes de flash adaptés aussi bien pour l'intérieur que pour l'extérieur?

• Quelles erreurs peuvent survenir lors de l'utilisation de systèmes de flash et comment les éviter?

• Quelles sont les différences dans l'éclairage en extérieur et en intérieur?

• Que faut-il prendre en compte lors de l'achat de systèmes de flash?

• Quelles exigences les systèmes professionnels doivent-ils remplir?

• Quels systèmes sont recommandés - et pourquoi?

Toutes ces questions seront expliquées au cours de cette série de tutoriels.

Voici un aperçu des différents chapitres:

Partie 1 - Qu'est-ce que la bonne exposition?

Partie 2 - Trois raisons pour lesquelles l'équipement d'éclairage devrait être utilisé

Partie 3 - Sources lumineuses pertinentes pour la photographie professionnelle (?)

Partie 4 - Exigences pour des systèmes de flash professionnels

Partie 5 - Les systèmes de flash adaptés à l'intérieur et à l'extérieur?

Partie 6 - Alternatives?

Partie 7 - Réglages de la caméra lors de l'utilisation de systèmes de flash en studio et mobiles

Partie 8 - Conseils pratiques pour l'utilisation de systèmes de flash en studio et en extérieur

Partie 9 - Direction de la lumière professionnelle en intérieur

Partie 10 - Direction de la lumière professionnelle en extérieur

En plus des nombreux conseils pratiques sur l'exposition et l'éclairage, je présenterai différents systèmes de flash professionnels. L'accent sera mis sur les systèmes de flash "professionnels". Les "déchets électroniques" sur Internet ne seront pas traités ici. Je me concentrerai sur les appareils avec lesquels j'ai travaillé au cours de mes 15 ans en tant que photographe publicitaire et formateur en technique d'éclairage, ou qui m'ont été recommandés par d'autres photographes professionnels comme particulièrement adaptés aux exigences professionnelles.

Cela ne sera pas un aperçu complet du marché; il était important pour moi de ne parler que des technologies que je connais personnellement. Le rapport d'expérience sera donc très subjectif et parfois critique. En fin de compte, je veux vraiment vous aider à choisir des systèmes de flash adaptés (et non pas seulement rassembler les spécifications techniques de différents appareils, comme c'est généralement le cas).

Après tout, les systèmes de flash nécessitent des décisions d'investissement qui s'appliqueront pour les vingt prochaines années ou plus. Il est donc judicieux, aussi bien en raison du prix d'achat que de la longue durée d'utilisation, de s'informer précisément sur le système qui répond le mieux à vos exigences individuelles respectives.

Enfin, différents modificateurs de lumière seront présentés en comparaison. Vous pourrez ainsi voir la caractéristique de la lumière et savoir quel modificateur de lumière convient à quel domaine d'application. Des exemples de directions de la lumière professionnelle (de photos prises à la fois en intérieur et en extérieur) compléteront enfin ce tutoriel.

Illustration 0.1: Bonne lecture et "'Gut Licht' à tout moment!" vous souhaite Jens Brüggemann, www.jensbrueggemann.de, en avril 2013.

Technologie d'éclairage professionnel et guidage lumineux : Partie 1 - Qu'est-ce que l'exposition correcte ?

(Photo © 2013: Hodzic ; Lumière : Brüggemann).

1. Exposition et éclairage

Pour bien exposer une photo, il faut d'abord mesurer la luminosité du sujet. Une combinaison des valeurs respectives de temps, diaphragme et sensibilité ISO donne alors l'exposition "correcte". À moins qu'il ne fasse trop sombre. Dans ce cas, le photographe doit s'occuper de l'éclairage afin que l'appareil puisse exposer de manière satisfaisante pour que le sujet soit suffisamment lumineux.

Illustration 1.1: L'œil humain s'adapte à des luminosités différentes, il est donc même difficile pour les photographes professionnels d'estimer l'exposition correcte. Même en mode manuel, les professionnels s'appuient sur les résultats de l'exposition automatique, qui apparaissent comme information dans le viseur et sont traduits par le photographe sous forme d'une combinaison adéquate de temps, diaphragme et sensibilité ISO choisie (mesure de suivi).

Technique d'éclairage professionnel et gestion de la lumière : Partie 1 - Qu'est-ce que l'exposition correcte ?

(Photo © 2013: Jens Brüggemann – www.jensbrueggemann.de)



Mais est-ce vraiment si simple? Est-ce que ça marche toujours sans accroc?

1.1 Qu'est-ce que l'exposition "correcte"?

Tout d'abord, la question se pose de savoir ce qu'est l'exposition "correcte". Pour pouvoir répondre à cela, il est nécessaire de clarifier d'abord ce que sont les différentes méthodes de mesure d'exposition et pourquoi elles conduisent souvent à des résultats différents.

1.1.1 Méthodes de mesure d'exposition : Mesure de la lumière vs Mesure de l'objet

On distingue entre la mesure de la lumière et la mesure de l'objet. Dans la mesure de la lumière, la lumière réellement présente est mesurée à l'endroit important de l'image, par exemple sur le visage, en photographie de produit sur l'objet, etc. Pour cela, un posemètre est nécessaire.

Normalement, celui-ci est tenu devant l'objet de manière à ce que la calotte blanche soit orientée vers le point de vue du photographe (point de vue du photographe lors de la prise de vue).

En règle générale, le photographe définit le temps et la sensibilité ISO, de sorte que le résultat de la mesure soit l'ouverture. La combinaison du temps prédéfini, de la sensibilité ISO prédéfinie et de l'ouverture déterminée donne une exposition qui produit une image correctement exposée. Il faut cependant noter que l'exposition est correcte par rapport à l'endroit où la luminosité a été mesurée.

Figure 1.2 : Ce posemètre de broncolor permet non seulement la mesure de la lumière ambiante et des flashs, mais permet également le contrôle (sans fil) du système de flash par pas de 1/10. Cela permet d'économiser du temps lors de l'augmentation ou de la diminution de la puissance. La mesure de la lumière ambiante (inscription ambi pour ambiance) dans cet exemple (avec une sensibilité ISO préréglée de 100 et une durée de 1/60 seconde) a donné l'ouverture 4,0 ½ (donc 4,8).

Un posemètre mesure la quantité de lumière réellement présente. Cela s'appelle la mesure de la lumière. Cela est beaucoup plus précis que la mesure de la lumière réfléchie (mesure de l'objet), comme le font les posemètres intégrés aux appareils photo. En effet, en raison des propriétés de réflexion du sujet, il peut y avoir des erreurs d'exposition, par exemple lors de la photographie d'un sujet très clair ou très sombre. Ces réflexions de luminosité différentes sont interprétées de manière incorrecte par le posemètre intégré de l'appareil photo comme une luminosité de force différente. Un meilleur nom pour la "mesure de l'objet" serait donc : mesure de réflexion.

Professionelle Beleuchtungstechnik und Lichtführung: Teil 1 - Was ist die korrekte Belichtung?

(Photo © 2013 : Jens Brüggemann - www.jensbrueggemann.de)

Figure 1.3 : La demi-boule blanche sur le posemètre est appelée calotte. Lors de la mesure, le posemètre est généralement tenu de manière à ce qu'elle soit orientée vers le photographe. Cependant, il existe des exceptions : en cas de contre-jour ou de lumière incidente, il est préférable de le tenir de manière à ce que la calotte soit orientée vers la bissectrice (c'est-à-dire dans la direction médiane entre le point de vue du photographe et la direction de la lumière). Une mesure de la lumière correcte ne serait pas possible autrement.

Technologie d'éclairage professionnel et guidage de la lumière : Partie 1 - Qu'est-ce qu'une exposition correcte ?

(Photo © : Jens Brüggemann - www.jensbrueggemann.de)

La mesure de l'objet quant à elle est effectuée par l'appareil photo. Le posemètre intégré à l'appareil photo est donc utilisé. Le principe ici est que juste avant la prise de vue, la luminosité du sujet est mesurée par le posemètre intégré, et ce, du point de vue du photographe (c'est-à-dire à distance).

Mais qu'est-ce qui est vraiment mesuré ? La luminosité sur l'objet à photographier ? Non ! Seule la réflexion de la lumière est mesurée, c'est-à-dire ce qui est réfléchi par l'objet en direction de la caméra. Il est évident que cette méthode est très sujette aux erreurs, car il y a des sujets qui réfléchissent beaucoup de lumière en raison de leurs couleurs et d'autres qui en réfléchissent peu.

Il n'est pas non plus pertinent de suivre la méthode de mesure matricielle (multizone), spot ou intégrale. Le principe de la mesure de la lumière réfléchie est commun aux trois.

Figure 1.4 : J'ai photographié une surface blanche et une surface noire en mode automatique sous des conditions identiques (surtout des conditions lumineuses absolument identiques). Le posemètre intégré à l'appareil photo a transformé chacune en une surface grise. La raison en est que le posemètre est étalonné sur une tonalité de gris moyen (18%). La méthode de mesure de l'objet conduit à des résultats erronés lorsque la luminosité moyenne du motif ne correspond pas à un gris moyen de 18%.

Technique d'éclairage professionnelle et guidance lumineuse: Partie 1 - Qu'est-ce que l'exposition correcte?

Figure 1.5 : Si j'avais utilisé un posemètre manuel (et donc utilisé la méthode de mesure de la lumière), le résultat aurait été comme indiqué ici. Cette méthode est donc nettement supérieure à la méthode de mesure de l'objet, elle est plus précise.

Il convient cependant de noter que dans la grande majorité des cas, la méthode de mesure de l'objet donne des résultats acceptables. Des sujets tels que les réunions de famille, les paysages, les foules, etc., donnent généralement en somme de toutes les valeurs de luminosité une tonalité de gris moyen. Cependant, le photographe doit être capable de reconnaître les exceptions et de prendre des contre-mesures pour obtenir des résultats acceptables.

Technique d'éclairage professionnelle et direction de la lumière : Partie 1 - Qu'est-ce que l'exposition correcte ?

Figure 1.6 : En photographiant avec l'un des automatismes de l'appareil photo, il est possible d'obtenir malgré tout des résultats optimaux pour des sujets critiques (qui, en raison de leurs propriétés de réflexion, peuvent laisser envisager un résultat trop sombre ou trop clair) en utilisant la correction d'exposition (également appelée correction de plus ou moins). S'il y a un risque que le sujet soit trop sombre (par exemple, si une femme blonde se tient devant un mur blanc), la correction d'exposition devrait être réglée à environ +2.

Cela vaut également pour les photos d'un bonhomme de neige dans un champ enneigé. Si celui-ci doit apparaître d'un blanc éclatant sur les photos au lieu de gris sale, la correction d'exposition doit également être réglée sur +. En revanche, si l'on souhaite par exemple photographier un ramoneur d'Afrique du Sud devant un mur noir, une correction d'exposition d'environ -1 ou -2 est nécessaire pour éviter que la photo ne soit trop claire.

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(Photo ©: Jens Brüggemann - www.jensbrueggemann.de)

L'avantage de la mesure d'objet (qui devrait en réalité s'appeler mesure de réflexion) est la facilité de manipulation pour le photographe. Sans efforts supplémentaires, il laisse immédiatement avant la prise de vue la mesure au posemètre intégré dans l'appareil photo. Il n'a pas besoin de quitter son emplacement et ne perd pas de temps. Idéal pour les photojournalistes, les photographes sportifs ou lors de la photographie d'objets lointains (comme des paysages), où il n'est pas possible de mesurer directement la lumière réellement présente sur l'objet à photographier.

Un photographe qui connaît et réfléchit sur la problématique (et qui compense en cas de motifs critiques en utilisant la correction d'exposition) peut également obtenir des résultats optimaux avec la mesure d'objet. Celui qui possède un posemètre manuel et prend le temps de l'utiliser obtiendra des résultats précis et fournira des photos correctement exposées en conséquence.

La difficulté de l'utilisation du posemètre manuel réside cependant dans le fait que le temps entre la mesure de lumière et le déclenchement effectif peut être suffisant pour que les conditions lumineuses changent de manière imperceptible mais importante, de sorte que sous les nouvelles conditions lumineuses, les valeurs mesurées peuvent déjà être obsolètes. (Cela ne concerne bien sûr que la lumière disponible ; les flashs de studio restent généralement constants en termes de puissance.

Figure 1.7 : L'œil humain s'habitue rapidement aux conditions lumineuses changeantes. Les différences de luminosité, tant qu'elles ne se produisent pas brusquement, peuvent donc passer inaperçues. La combinaison de nuages et de vent crée souvent (surtout près de la mer) des conditions lumineuses en constante évolution. Celui qui essaie de photographier manuellement dans de telles conditions, sans automatisation d'exposition intégrée et sans utilisation d'un posemètre, est "perdu" :

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(Photo ©: Jens Brüggemann – www.jensbrueggemann.de)

Même les photographes professionnels ne peuvent pas évaluer simplement l'exposition de manière à ce que tous les clichés soient correctement exposés en choisissant le temps, l'ouverture et la sensibilité ISO. Même les professionnels ont besoin d'une référence sur laquelle baser leurs réglages.

Travailler manuellement avec la mesure d'appoint ne signifie pas que le photographe estime tous les paramètres, mais qu'il choisit la combinaison de temps, d'ouverture et de sensibilité ISO qu'il juge appropriée, bien entendu après avoir mesuré la lumière (interne ou externe) du posemètre.

1.1.2 High key et Low key

Cependant, la mesure "correcte" déterminée ne conduit pas toujours à l'objectif souhaité. En effet, il existe suffisamment d'exemples où nous ne voulons pas de photos basées sur une valeur de luminosité moyenne. Qui voudrait regarder, par exemple, des photos de vacances d'hiver où le paysage enneigé a l'air sale-gris? Ou où le pull noir fraîchement acheté semble délavé sur la photo?

Figure 1.8 : Celui qui se fie au posemètre intégré pour ce motif obtiendra une photo trop sombre comme résultat. Ces photos, où les zones claires prédominent nettement, sont appelées des prises de vue High key.

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(Photo ©: Jens Brüggemann – www.jensbrueggemann.de)

Figure 1.9 : Pour cette photo Low key, j'ai utilisé "beaucoup de lumière" afin de pouvoir fermer l'ouverture au maximum pour obtenir une profondeur de champ maximale. "Beaucoup de lumière" signifie ici : 1 200 watt-secondes. Nikon D3X avec 2,8/70-200mm Nikkor en utilisant une focale de 200mm. 1/160 seconde, ouverture 22, ISO 100.

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(Photo ©: Jens Brüggemann – www.jensbrueggemann.de)

Il existe donc deux méthodes pour obtenir une photo High key ou Low key :

  1. par une surexposition ou une sous-exposition ciblée, ou 2. lorsque le motif est principalement composé d'éléments lumineux (ou sombres) et est correctement exposé, par exemple en mesurant la lumière à l'aide d'un posemètre manuel.

    Parfois, des zones très lumineuses dans le motif (par exemple des lampes comme des phares de voitures qui brillent dans la caméra) conduisent (souvent involontairement) à une sous-exposition de la photo et donc à une photo Low key.

    Figure 1.10 : Cette photo a été prise en contre-jour, le 21 octobre 2008, à 15h57 à Ibiza, sous un soleil éclatant. Pour mettre en valeur les formes des roches et du corps, j'ai décidé de ne pas corriger la luminosité de la contre-jour. Canon PowerShot G9 avec 7,4-44,4 mm en utilisant une focale de 7,4 mm. 1/6000 seconde, ouverture 8, ISO 80. Automatique programme. Mesure multizone.

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    (Photo ©: Jens Brüggemann – www.jensbrueggemann.de)

1.1.3 La "théorie de la relativité" en photographie

Ce que nous, les humains, percevons très subjectivement comme "beaucoup de lumière" ou "peu de lumière" n'est pas quantifiable de manière quantitative. Il n'y a pas de "beaucoup de lumière" ou de "peu de lumière" en photographie, car cela dépend de

  1. combien de lumière nous
  2. pendant combien de temps
  3. nous laissons sur un support photosensible.

    L'affirmation "Il y avait beaucoup de lumière" est donc relative. Elle ne dit rien sur le fait que la photo est normale, surexposée ou sous-exposée.

    Par conséquent, en plein été, en journée, il peut faire très clair - si le photographe le souhaite, il peut quand même prendre des photos sous-exposées. De même, (en utilisant un trépied et une exposition longue ou en choisissant une sensibilité ISO extrêmement élevée) il est possible de sur-exposer des photos au crépuscule. Le photographe seul (idéalement) décide de l'apparence de la photo.

1.1.4 La pertinence de l'histogramme

À maintes reprises lors de mes ateliers, certains participants m'ont abordé pour me signaler que la photo semblait déjà assez bonne, mais que l'exposition devait encore être corrigée car l'histogramme ne montrait pas encore la courbe idéale. Ces participants ont critiqué le fait que la courbe avait des pics presque exclusivement dans les hautes lumières. Et cela semblait au moins suboptimal, sinon totalement faux.

Mon conseil de juger la photo en fonction de ce qui est capturé et non en se fiant à la courbe de l'histogramme est resté sans effet : Non, l'histogramme indique clairement que la photo est surexposée et donc incorrecte, affirmaient les participants. Mais ils se trompaient. Tout a été fait correctement, car la photo a été prise avec un modèle blond portant un chemisier blanc devant un mur blanc. L'histogramme doit donc avoir la forme décrite. Une correction aurait conduit à ce que le chemisier du modèle semble gris; de même que le mur. Et ceci aurait été incorrect!

Nombre de photographes, aussitôt après la prise de vue, préfèrent plutôt afficher l'histogramme pour contrôler l'image réalisée. Ils espèrent pouvoir détecter d'éventuelles erreurs d'exposition de la photo grâce à l'histogramme.

Pour ma part, l'histogramme n'a aucune pertinence. Je ne peux rien y voir qui ne pourrait être identifié à partir de la photo prise. Tout ce qui est techniquement possible n'est pas forcément judicieux... Aucun photographe engagé ne se laisserait surprendre en utilisant l'un des modes de scène (par exemple "Portrait" ou "Paysage" ou "Sport") pour photographier – alors pourquoi s'accrocher à l'histogramme comme la source prétendument unique de vérité absolue? L'histogramme ne fait que montrer la répartition des différentes valeurs de luminosité dans l'image. L'histogramme montre la proportion des points de l'image ayant différentes luminosités/couleurs.

C'est un diagramme à barres, car il montre une grande variété de valeurs de luminosité, du noir le plus profond au blanc le plus éclatant. Comme une image n'a généralement pas de transitions de couleur uniformes, mais des zones claires et sombres avec des ombres et des hautes lumières différentes, l'histogramme affiche des courbes dentelées. Ces dents représentent la distribution de fréquence d'une certaine valeur de luminosité. Souvent, l'histogramme conduit à des interprétations erronées chez les utilisateurs inexpérimentés, par exemple avec des sujets à fort contraste, une répartition de couleur inhabituelle (comme dans les images monochromes) et avec des images High-key et Low-key.

Figure 1.11: Cet histogramme montre une "distribution normale" souvent postulée. Les pics sont plus importants au centre. Il y a peu de pics sur les bords, ce qui signifie qu'il y a peu d'extrêmes dans l'image avec des zones très sombres et très lumineuses.

Technique d'éclairage professionnelle et gestion de la lumière : Partie 1 - Qu'est-ce que l'exposition correcte ?

(Photo ©: Jens Brüggemann – www.jensbrueggemann.de)

De nombreux photographes ne sont satisfaits que lorsque la répartition de la luminosité dans la photo, en termes de fréquence, correspond à l'exemple montré ici. Si l'histogramme présente cette forme, on parle également de "distribution normale" de l'histogramme.

En cas de forme de courbe différente, l'exposition est corrigée jusqu'à ce que cette forme soit approximativement atteinte. L'objectif est d'obtenir une exposition presque "mathématiquement calculée" (correcte). Mais l'objectif poursuivi à tort ici comme étant l'optimum est la croyance mal comprise en l'infaillibilité (du Pape et) des mathématiques.

C'est faux!

Les photos ne se calculent pas. Respecter par exemple une certaine forme de courbe de l'histogramme ne dit rien du tout sur la qualité de la photo!

Au contraire! Ce sont souvent les photos inhabituelles qui enthousiasment, même d'un point de vue d'exposition. Les images High-key et Low-key sont notamment populaires parmi les photographes, car elles offrent une alternative au conformisme (technique d'exposition).

Penchons-nous maintenant sur les histogrammes d'une photo High-key et d'une photo Low-key:

Figure 1.12: Une photo de deux blondes à la peau claire qui s'embrassent doit avoir une apparence différente du point de vue de l'exposition par rapport à une photo de deux filles noires qui s'embrassent. Dans l'exemple de gauche, les pics dans les zones claires sont clairement visibles dans l'histogramme, tandis que vice versa dans l'exemple de droite, les pics se produisent dans les ombres.

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(Photo ©: Jens Brüggemann – www.jensbrueggemann.de)

Conclusion

L'histogramme donne une impression de décision scientifiquement fondée au photographe sur la qualité de l'exposition de la photo prise. Celui qui interprète ainsi l'histogramme sera constamment déçu par les résultats. Il est préférable de juger la photo dans son ensemble et ensuite de décider si l'exposition choisie convient au sujet - ou si une autre exposition, une surexposition ou une sous-exposition par exemple, conduirait à un meilleur résultat.

1.2 Niveaux de diaphragme

Pour rendre la quantité de lumière comparable, même lorsqu'on parle de paramètres d'exposition différents, il est courant en pratique photographique de calculer en niveaux de diaphragme. Un diaphragme de plus signifie une augmentation de la lumière (de la luminosité) de deux fois. Un diaphragme de moins signifie donc une diminution de la lumière (de la luminosité) de moitié.

Le terme "niveau de diaphragme" provient de l'ouverture de l'objectif : Une ouverture supplémentaire signifie que deux fois plus de lumière passe à travers l'objectif (dans des conditions constantes, c'est-à-dire à temps constant et même sensibilité ISO).

De même, la vitesse d'obturation et la sensibilité ISO peuvent être calculées en niveaux de diaphragme : Le doublement de la vitesse d'obturation, par exemple de 1/60 seconde à 1/30 seconde (2*1/60 = 2/60 = 1/30), entraîne une augmentation de la luminosité de la photo de deux fois. De même, doubler la sensibilité ISO de 200 ISO à 400 ISO signifie que le capteur réagit deux fois plus sensiblement à la lumière incidente et que la photo devient deux fois plus lumineuse.

Remarque : La lumière s'additionne

La lumière s'additionne. Cela est bien connu de tous ceux qui ont déjà allumé une lampe dans leur salon, puis, trouvant cela trop sombre, ont ajouté d'autres luminaires. Un doublement de la quantité de lumière (dans le temps ou en doublant avec deux sources lumineuses identiques) entraîne un doublement de la luminosité (dans notre cas : de la photo finale).

Figure 1.13 : Même avec des ensembles de flashs, les calculs sont effectués en diaphragmes. Ce générateur de flashs (broncolor Scoro) dispose de trois connexions lumineuses, dont la puissance peut être réglée individuellement (de manière "asymétrique"). La valeur 9 a été réglée pour la connexion lumineuse 1 (les fabricants d'ensembles de flashs utilisent généralement 10 comme valeur maximale). Il se situe donc à 5 diaphragmes au-dessus de la connexion lumineuse 2. Puis encore 3 diaphragmes de plus que la connexion lumineuse 1 (soit un total de 8 diaphragmes de plus de puissance par rapport à la connexion 1). En plus de l'affichage en diaphragmes, la puissance peut également être affichée en Joules (= Watt-seconde) dans le menu.

Pour vérification : 25 Joules sont 5 diaphragmes inférieurs à 800 Joules : 800 - 400 - 200 - 100 - 50 - 25. Chaque division de la puissance par deux (ici : chaque étape vers la droite) correspond à un diaphragme. Le Scoro permet une puissance maximale de 1600 Joules et une puissance minimale de 3,1 Joules. Ainsi, le photographe peut réaliser à la fois des prises de vue de produits avec une grande puissance lumineuse et des portraits avec une faible profondeur de champ avec très peu de puissance de flash. Dans ce contexte, on parle de plage d'ajustement de l'ensemble de flashs. Ce générateur peut être réglé de 10 (1600 Joules) à 1 (3,1 Joules). La plage d'ajustement est de 9 diaphragmes. Neuf fois, la puissance (à partir de la puissance maximale de 1600 Joules) peut être divisée par deux.

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(Photo ©: Jens Brüggemann – www.jensbrueggemann.de)

Remarque : Plus la plage d'ajustement d'un ensemble de flashs est grande, plus le photographe a de possibilités. Une plage d'ajustement de 9 à 10 diaphragmes dans le domaine des ensembles de flashs de générateurs professionnels est désormais la norme supérieure. Pour les ensembles de flashs compacts, une plage d'ajustement de 7 diaphragmes (par exemple pour le Profoto D1) est excellente. Les plages d'ajustement de 4 à 5 diaphragmes sont plutôt courantes.

Lors de l'achat, je vous recommande vivement de veiller à une grande plage d'ajustement de l'ensemble de flashs, afin de ne pas limiter votre créativité (par des limites techniques) et de ne pas avoir besoin de plusieurs ensembles de flashs pour des usages différents ! Les prochaines parties de ce tutoriel se pencheront plus en détail sur les exigences que la technique d'éclairage doit remplir.

1.3 L'interaction entre le temps, l'ouverture et la sensibilité ISO

Pour mieux comprendre les explications suivantes, les valeurs habituelles (en diaphragmes complets) des trois paramètres d'exposition temps d'obturation, ouverture et sensibilité ISO seront d'abord énumérées :

Temps d'obturation (en secondes)

8 - 4 - 2 - 1 - ½ - ¼ - 1/8 - 1/15 - 1/30 - 1/60 - 1/125 - 1/250 - 1/500 - 1/1000 - 1/2000 - 1/4000 - 1/8000

Un pas vers la droite signifie ici une réduction de la quantité de lumière de facteur 2 : La lumière atteignant le capteur est réduite de moitié, car le temps disponible pour cela est également réduit de moitié.

Ouverture

1,0 - 1,4 - 2,0 - 2,8 - 4,0 - 5,6 - 8,0 - 11 - 16 - 22 - 32 - 45 - 64

Un pas vers la droite signifie ici une réduction de l'exposition de facteur 2 : La lumière atteignant le capteur est réduite de moitié, car l'ouverture (du diaphragme) par laquelle la lumière passe est devenue plus petite. Et ce, au point que la quantité de lumière soit réduite de moitié avec le même temps.

Sensibilité ISO

50 - 100 - 200 - 400 - 800 - 1600 - 3200 - 6400 - 12800 - 25600

Un pas vers la droite signifie ici une augmentation de l'exposition de facteur 2 : La lumière (constante) atteignant le capteur est pondérée deux fois plus fortement, car la sensibilité du capteur a été réglée sur une double sensibilité.

Comme nous le savons, la combinaison de ces trois paramètres (temps d'obturation, ouverture du diaphragme et sensibilité ISO) donne une exposition spécifique. Cela était déjà le cas avec les premières caméras. Et jusqu'à aujourd'hui, rien n'a changé à ce sujet !

Figure 1.14 : Tout comme avec les nouveaux appareils photo numériques, les anciens modèles déterminaient l'exposition à l'aide des trois paramètres temps d'obturation, ouverture du diaphragme et sensibilité ISO (de la pellicule).

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Figure 1.15 : Cette photo, prise avec le Canon PowerShot G11, a été exposée comme suit : 1/2000 seconde (temps d'obturation), ouverture du diaphragme 4,0, sensibilité ISO 100.

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Les paramètres 1/2000 seconde, ouverture 4,0, ISO 100 ont donné cette exposition pour la photo ci-dessus. J'ai travaillé en mode automatique, alors j'aurais dû dire que l'appareil photo (après avoir mesuré avec le posemètre intégré) a choisi ces valeurs (suivant un schéma inconnu pour moi). J'aurais pu intervenir en tant que photographe, mais le but de cette photo du Cortijo était simplement de le documenter comme lieu pour mes ateliers à l'étranger.

Mais j'aurais aussi pu choisir une autre combinaison de paramètres, par exemple :

1/500 seconde, ouverture 8,0, ISO 100

ou 1/125 seconde, ouverture 11, ISO 50

ou 1/1000 seconde, ouverture 16, ISO 800.

Toutes ces combinaisons (et bien d'autres encore) conduiraient à la même luminosité de la photo. Les différences se situeraient uniquement au niveau de la qualité d'image différente (lorsque des valeurs ISO plus élevées entraînent du bruit dans l'image), de l'étendue de la profondeur de champ différente (en raison de paramètres d'ouverture du diaphragme différents) et des effets de flou (avec des temps d'obturation différents) visibles. À première vue, cependant, les photos sembleraient identiques, car ces combinaisons différentes conduisent toutes à la même luminosité de l'image.

Un autre exemple : Les combinaisons de paramètres suivantes entraînent la même exposition (même luminosité de la photo) :

1/125 seconde, ouverture 5,6, ISO 400

ou 1/500 seconde, ouverture 4, ISO 800

ou 1/8 seconde, ouverture 11, ISO 100

ou 1/30 seconde, ouverture 8, ISO 200 ou 1/30 seconde, ouverture 16, ISO 800, et ainsi de suite. Comme on peut facilement le comprendre, il existe de nombreuses combinaisons de temps/ouverture/ISO qui entraînent toutes la même exposition (!). Cependant, étant donné que ces trois paramètres ont également d'autres effets sur le résultat de l'image, il n'est pas toujours prudent de se fier à la combinaison proposée par l'appareil photo. Il est préférable d'examiner quelle configuration de paramètres serait recommandée, par exemple pour des raisons créatives.

Exercice pratique :

Figure 1.16 : Remplissez les champs manquants dans le tableau de telle manière que chaque fois la même exposition soit obtenue.

TempsDiaphragmeISO
Combinaison initiale1/608400
Variante 11/500?200
Variante 2?2,8800
Variante 31/411?
Variante 41/305,6?
Variante 51/1000?1600
Variante 6?8100



Pour vérifier si vous avez correctement calculé, rendez-vous ici : www.jensbrueggemann.de/news.html (Entrée du 31.12.2012).

Figure 1.17: Finalement, en ce qui concerne l'exposition, le photographe n'a que trois paramètres : le temps, le diaphragme et la sensibilité ISO. Leur interaction conduit à une exposition correcte ou incorrecte. De plus, ce sont également des facteurs essentiels pour la créativité. Ainsi, en choisissant le temps d'exposition approprié, on peut figer le mouvement (par exemple, les cheveux en vol d'un coureur), ou le représenter (comme l'eau qui coule d'un ruisseau de montagne). Nikon D700 avec 4.0/24-120mm Nikkor à une distance focale de 120mm. 1/800 seconde, diaphragme 7,1, ISO 200.

Technique d'éclairage professionnelle et guidage de la lumière : Partie 1 - Qu'est-ce que l'exposition correcte?

(Photo ©: Jens Brüggemann – www.jensbrueggemann.de)

En ce qui concerne les possibilités de l'appareil photo, nous avons couvert avec les trois paramètres temps, diaphragme et sensibilité ISO, tout ce qui peut avoir une influence sur l'exposition d'un point de vue créatif. Cependant, il existe une quatrième possibilité d'influencer l'exposition, à savoir l'ajout (ou le retrait) délibéré de lumière. Pour cela, nous quittons cependant le domaine technique de l'appareil photo et élargissons notre potentiel créatif aux techniques d'éclairage.

Les photographes élargissent leur marge de manœuvre créative en ajoutant activement de la lumière au sujet (ou en l'enlevant). Ainsi, aux trois paramètres d'exposition s'ajoute un quatrième : la lumière ajoutée (ou enlevée) de manière active. Désormais, le photographe dispose de quatre paramètres pour contrôler la luminosité de l'image:

• Temps d'exposition = Appareil photo

• Ouverture du diaphragme = Appareil photo

• Sensibilité ISO = Appareil photo

• Eclairage supplémentaire = Techniques d'éclairage

Note

Il y a trois raisons d'utiliser les techniques d'éclairage : 1. raisons pratiques, 2. raisons techniques et 3. raisons créatives et artistiques. Nous aborderons cela en détail dans la prochaine partie de ce tutoriel : Chapitre 2 : "Trois raisons pour lesquelles les techniques d'éclairage devraient être utilisées".